Une rencontre avec Roger Waters:
L’ancien bassiste du groupe est venu à Paris assurer la promotion du best of qui retrace la légendaire carrière de cette escadrille de planeurs. Récit d’une brève entrevue ...
Il dit qu’il n’a pas envie de parler de tout ça, que c’est de l’histoire ancienne, que non il ne regrette rien, que oui bien sûr il lui arrive de répondre à des questions précises, tout à l’heure par exemple, à un type qui est en train d’écrire un livre, il a donné des précisions sur un des premiers concerts de Pink Floyd à Londres, une histoire d’amplificateurs, il ne sait plus très bien, enfin une simple anecdote.
Il répète le mot: une anecdote. Puis il avale une gorgée de bière. A 58ans, avec son blouson de cuir et sa dégaine décontractée, il aurait une allure de type un peu plus jeune si ses paupières ne s’affaissaient légèrement sur ses yeux bleus. Roger Waters est pourtant venu à Paris assurer la promotion de «Echoes», un album qui retrace la carrière de Pink Floyd, depuis le premier single du groupe, «Arnold Layne» (1967) jusqu’à «High Hopes», extrait de l’album «The Division Bell» (1994). En tout, 26 titres qui seront commercialisés sous la forme d’un double CD ainsi qu’en vinyle et en cassettes.
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Il n’a pas envie, mais il est quand même là. Peut-être pour faire de l’ombre à son rival David Gilmour. Peut-être aussi parce que Waters n’arrive pas tout à fait à se détacher de la grande aventure de l’un des groupes les plus cool de toute la pop britannique. Cool jusqu’en 1985. Cette année-là, Roger Waters claque la porte de Pink Floyd, officiellement pour incompatibilité d’humeur.
La séparation est tumultueuse: Waters veut interdire à ses anciens acolytes de continuer à utiliser le nom du groupe. La justice britannique lui donne tort. David Gilmour (guitare), Nick Mason (batterie), Rick Wright (claviers) continueront à se produire sous le nom de Pink Floyd, enregistrant plusieurs albums qui cartonnent. Les ventes cumulées des deux disques qui suivront la rupture – «A Momentary Lapse of Reason» (1987) et «Delicate Sound of Thunder», un live enregistré pendant la tournée de 1987-1988 – dépasseront ainsi les 11 millions d’exemplaires.
Aujourd’hui, la guerre se poursuit, via internet entre autres. Sur le site pinkfloyd.com, la page d’accueil annonce en tout et pour tout les deux prochains concerts de David Gilmour à Londres en janvier prochain. Sur rogerwaters.com, site des fans de l’ex-bassiste de Pink Floyd, ce sont les dates de la gigantesque tournée que celui-ci va entamer à travers le monde à partir de février prochain – avec un passage à Paris, le 19juin à Bercy – qui sont détaillées. Waters sera entouré de 11 musiciens et sa maison de disques, Sony Music, fait déjà savoir dans un communiqué «que le génial architecte sonore de Pink Floyd recréera plusieurs grands moments du groupe, avec des classiques comme “Another Brick in The Wall”, “Shine on You Crazy Diamond”, “Money”, “Time”, “Confortably Numb”». Autant de titres qui précisément figurent sur le best of de Pink Floyd.
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nouvelobs