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Scenario hitchcockien à la côte belge

Pour qui a vu « Les Oiseaux » d’Alfred Hitchcock, on sait très bien qu’un canari n’est pas un petit oiseau jaune et mignon, totalement inoffensif. Ni aucun oiseau, d’ailleurs.


A la côte belge, plusieurs vacanciers ont été attaqués en vol piqué par des goélands particulièrement gloutons ; les goélands – à ne pas confondre avec les mouettes , petites mignonnes rieuses, préférées de Gaston Lagaffe – préfèrent désormais le jambon-frites au lieu des mollusques et poissons qui forment son ordinaire habituel.



Non seulement ils se servent carrément en arrachant la nourriture des mains des promeneurs, mais ils éventrent les sacs-poubelles ; au passage ils larguent leurs excréments particulièrement acides sur toits, terrasses, voitures ou vêtements des promeneurs. Dans les cités balnéaires, de Blankenberge à Ostende en passant par Zeebrugge ou Nieuport, le problème est bien réel.



Didier Vangeluwe, responsable au sein de la section d’évaluation biologique de l’Institut Royal des sciences naturelles de Belgique de l’étude sur l’évolution démographique des populations d’oiseaux marins, considère que l’homme seul est responsable de la situation. Selon lui, le goéland est particulièrement futé et a très vite compris que l’homme était un parfait « père nourricier » ; alliant paresse à gloutonnerie, les volatiles préfèrent être nourris par les vacanciers qui leur distribuent pain, fromage, restes de jambon, malgré les règlements de police. Du coup les oiseaux ne se contentent plus de recevoir la nourriture, ils préfèrent se servir – après tout, on n’est jamais si bien servi que par soi-même.



En principe, toutefois, le goéland n’attaque pas l’homme dont il sait qu’il n’a rien à craindre ; comme l’homme s’avère un allié « alimentaire », les goélands prolifèrent à la vitesse « grand V » ; alors qu’en 2001 ils n’étaient que 4000 couples sur la côte belge, ils sont à présent au nombre de 7000 couples au moins. L’unique solution, selon Didier Vangeluwe, afin de réduire la population (de goélands, pas de vacanciers) de manière naturelle et écologique, sera de réduire leurs sources de nourriture exceptionnelles, soit cette alimentation facile fournie par résidents et touristes du littoral belge.



Mouais, et quand ils auront faim parce qu'on ne les nourrira plus ? que ou qui mangeront-ils ? je vous le dis, méfiez-vous. Hitchcock n’avait pas tort.



Inspiré d’un petit article d’Eddy Surmont, dans Le Soir du mercredi 10 août 2005

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